
Oui, c'est bien le Chico Buarque d'Essa Moça, le crooner brésilien à la nonchalance suprême, à l'irrésistible sourire tranquille, à la voix de sable chaud sur une guitare veloutée. Un héros, en ce qui me concerne, tant la musique brésilienne fera toujours pour moi les plus belles chansons du monde. Eh bien Chico Buarque est aussi écrivain, et dans Budapest il s'amuse. Tout est facile, fluide, léger et naturel, tout s'enchevêtre sans heurt et se dénoue tranquillement, comme une bossa nova. Mais Budapest n'a pas la mélancolie de la bossa, non, c'est beaucoup plus frais. Une fraîcheur de matin, quand la bossa s'est tannée au soleil jusqu'au soir où elle bascule sa douceur. Oui, Chico Buarque s'amuse, et c'est un véritable partage. Peut-on penser plus antinomique que Budapest et Rio ? C'est bien le sujet. Et mille inventions savoureuses vont vous expliquer comment ce rapprochement entre deux villes aussi étrangères peut créer un vertigineux moment de littérature.
Un extrait à écouter, vous l'aurez deviné, avec une bossa. Je vous conseille en particulier la chanson que Chico Buarque a enregistrée avec Roberta Sa, disponible sur Youtube, Mambembe. Un délice, rien que leurs regards sont du sucre.
Et en savourant une cachaça, parce que je ne connais aucun alcool hongrois et que j'aime le Brésil.
Cheers!