
« J’ai ressenti à quel point la sororité pouvait sauver et porter. »
Lilou a 21 ans et son engagement féministe a commencé très tôt. À seulement 16 ans, encore mineure, elle découvre les collages grâce à Blandine et rejoint les Amazones d’Avignon.
Elle se souvient de ce moment comme d’une révélation : elle trouvait enfin un espace où ses idées prenaient sens, où des femmes partageaient ses convictions, et où d’autres l’ouvraient à des réflexions nouvelles auxquelles elle n’avait pas encore pensé. Ce mélange de familiarité et de découverte l’a tout de suite captivée.
Depuis ce jour, elle n’a jamais quitté les Amazones. Même si elle vit aujourd’hui à Paris pour ses études, elle revient régulièrement à Avignon pour mener des actions. Les grandes mobilisations du groupe se préparent souvent en fonction de sa présence, ce qui témoigne de l’importance qu’elle a prise dans le collectif et du lien de confiance qui s’est tissé.
Le procès Pélicot a marqué un tournant décisif dans son engagement. Lilou y a passé de longues journées avec les autres militantes, soutenant Gisèle Pélicot par leur présence et leur solidarité. Elle dit avoir ressenti, dans cette épreuve, la puissance de la sororité : une force invisible mais essentielle, capable de porter une femme et de lui permettre de tenir face à l’adversité.
Ce qui frappe aussi dans son parcours, c’est la dimension transgénérationnelle. Militer avec des femmes plus âgées lui a permis d’apprendre, de grandir et de se sentir légitime malgré son jeune âge. Elle a compris que dans la lutte féministe, l’âge ne compte pas : chaque femme a un rôle à jouer, chaque voix est précieuse.
Pour Lilou, le féminisme radical s’est imposé comme une évidence. Elle sait désormais que ce combat ne sera pas un simple passage dans sa vie, mais une ligne directrice, un engagement qui l’accompagnera toujours.