Bonjour à tous et bienvenue dans l’episode 16 du cœur d’Hippocrate : Eloge de la fragilité. Aujourd’hui j’ose vous exposer une réflexion à contre-courant, une pensée novatrice pour la société, une pensée qui renverse le paradigme actuel de la santé, mais sur laquelle repose toute ma pratique en soins palliatifs.  La quintessence de cette pensée peut se résumer comme suit : « La fragilité est le premier moteur du soin, de la médecine et de l’amour ».  En effet,  force et faiblesse participe au même mouvement, mouvement qui permet de mettre en relation les êtres humains, mouvement qui permet l’altérité et l’entraide. Ce mouvement de va et vient entre vulnérabilité et puissance est à l’origine même des fondements de la médecine. La faiblesse des un permet la force des autres. La vulnérabilité des uns permet la dispensation des actes de soins par les autres. La fragilité, la maladie, le handicap missionne la médecine et sert le progrès. La dépendance de certains hommes, de certaines femmes permet la mise en relation, autorise l’interrelation et se trouve donc à l’origine même de toute notre humanité, de tout mouvement d’humanité, de tout mouvement relationnel, de charité et d’amour. En tant que creuset de notre humanité, La fragilité n’est donc pas à marginaliser ou à occulter. Or nous vivons dans une société aux ambitions démiurges, qui semble avoir oublié ce positionnement fondamental, ce regard si précieux sur la faiblesse