
Extrait de Histoires du soir, un livre de Benoît Broyart illustré par Laurent Richard, en vente dans La Librairie de Benoît : https://www.lalibrairiedebenoit.fr/shop/histoires-du-soir-201
Quand Augustin est descendu ce matin, il a trouvé le panier vide.Bidule et sa famille ont disparu ! Comme c’est bizarre. Avecsa loupe, le détective cherche des indices. Des poils. Des traces depattes. Il sait que de petits détails pourraient le mener sur unepiste. Mais là, rien. Bidule a pourtant donné naissance à cinqchatons trois jours auparavant, ils n’ont pas pu s’envoler !
Le nez dans le panier vide, sa loupe en main, Augustin réfléchit.Il a bien l’intention d’éclaircir ce mystère, mais maman neveut pas l’aider :
– Mon chéri, viens déjeuner. Bidule est sans doute parties’installer dans un autre coin de la maison pour être plustranquille.
– Comment ça, plus tranquille ?
– Eh bien oui, tu t’en occupes toute la journée, mais ils n’ontpeut-être pas envie d’être soulevés, caressés, câlinés…Leur maman a dû les transporter pour les protéger.
Augustin ne répond rien, mais il n’est pas du même avis. Etapparemment, sa maman ne se rend pas compte de l’urgence de lasituation. Vite, il faut retrouver Bidule et les chatons. Le déjeunerattendra. Un suspect, Augustin en connaît un. Le coupable,c’est sûrement papa. Il n’aime pas les chats.
Doucement, le jeune détective entre dans la chambre de ses parents.C’est dimanche, les volets sont fermés et le suspect est endormi.Une voix pleine de sommeil sort du lit :
– Qu’est-ce que tu veux, mon chéri ?
Augustin regarde son papa avec un air méfiant. Pas étonnant qu’ilsoit encore fatigué, il a dû agir pendant la nuit.
– Bidule et ses petits ont disparu. Tu ne les aurais pas vus ?
– Qu’est-ce que tu racontes, Augustin ? Laisse-moi dormirencore un peu, veux-tu ?
Cette réponse n’est pas satisfaisante pour un détective de latrempe d’Augustin. Il veut réveiller le coupablepour le faire parler quand il entend un drôle de bruit un peu plusloin sur le palier. Ça vient de la chambre d’Anna. Augustin auraitdû y penser avant. Bien sûr, sa grande sœur a installé Bidule etses chatons dans sa chambre pour en profiter toute seule. Ça ne vapas se passer comme ça !
– Dis, tu n’aurais pas caché Bidule et ses chatons dans tachambre, par hasard ? Je les cherche partout depuis ce matin, ditAugustin en regardant dans tous les coins.
Anna regarde son frère en souriant. Augustin en est certain, il estsur la bonne piste. Sa sœur sait quelque chose.
– Si je te dis où Bidule s’est réfugiée, tu me prometsd’arrêter d’être tout le temps sur son dos ?
– Qu’est-ce que tu racontes ? Depuis que les chatons sontnés, je m’en suis bien occupé.
– Un peu trop bien... Bidule a besoin de calme, tu sais. Elle atransporté ses petits hier soir, tu étais déjà dans ton lit. Situ ne me crois pas, suis-moi.
Augustin découvre bientôt Bidule et ses chatons installés sur untas de pulls, dans le fond du dressing. Toute la famille ronronne,les yeux fermés. Un chaton gris est en train de téter, un autre,blanc et noir, joue à marcher sur ses frères et sœurs, une toutepetite chatte grise s’étire et baille tandis que deux jumeauxcouleur écaille de tortue dorment l’un sur l’autre.
- Ouf, ils sont tous là, ça va… soupire Augustin.
Augustin le reconnaît, Anna a dit la vérité. Les chatons, mieuxvaut les regarder que les soulever, caresser, câliner… Autrement,ils risquent de déménager !