Des années 1910 à nos jours, qu’est ce qui a pu unir la Palestine et l’Egypte musicalement ? Comment ces liens culturels sont-ils devenus des liens de solidarité politique ? Ou est-ce qu'ils étaient déjà politiques ? Comment la Palestine devient vecteur de politisation pour les égyptiens ?J’ai essayé de retracer ces traces en passant par la chanson d’Oum Kalthoum “Asbaha andi al’an bunduqiya”, les voyages d’entres autres Asmahan en Palestine dans les années 40, et le rôle qu'ont joué les anciens chemins de fer palestiniens et la radio Palestine Broadcast Service.
Sources:
Loab Hammoud. (2024). Arab Art Music between Cosmopolitanism and Nationalism in Mandate Palestine, Journal of Palestine Studies, 53:2, 9-34
Joel Beinin. (2024). Egyptian Popular Culture in Late Ottoman and Mandate Palestine. Palestine/Israel.
Racy, Ali Jihad. (1976). Record Industry and Egyptian Traditional Music: 1904-1932. Ethnomusicology 20, no. 1. 23–48.
Andrea Stanton. (2012). Jerusalem Calling: The Birth of the Palestine Broadcasting Service. Jerusalem Quarterly Issue 50.
Images:
Jericho entertainment by the Palestine Broadcasting Service. The mayor of Jericho, Sabri Eff. Khalaf, broadcasting fr[om] the Jericho Square. Jerusalem. 1940 Mar. 6. Library of Congress.
Map of the railway https://www.railwaywondersoftheworld.com/palestine.html
Tracklist:
En Egypte, le tarab était la forme dominante de musique jusqu'à ce qu'elle commence à céder sa place dans la années 1970 au shaabi (littéralement “populaire”). Le terme décrit à la fois le genre musical et son principal public: la classe ouvrière d'Égypte. Le shaabi est une musique égyptienne faite spécifiquement pour les égyptiens dans un contexte où l'économie politique du président Sadate était tournée vers l'Occident. Adaweya, un des premiers chanteurs du genre, a su introduire un son spécifique à l’Egypte, en intégrant la culture et le dialecte Cairote à ses paroles. Le fait que le shaabi puis le mahragan soient devenus des espaces d’expression de la déception face à la difficulté de la vie n’est pas anodin et c’est ce qu’on explore dans cet épisode. Par ses racines plantées dans les classes sociales basses, le shaabi est devenu la forme privilégiée d’expression de l’expérience de la trahison et le vécu classes sociales en difficulté dans l'économie actuelle.
Références:
Tracklist:
L’épisode de ce mois se focalise sur la culture de la chanson politique du moyen-orient notamment à travers des compositeurs libanais, égyptiens et palestiniens. Tous ont fait carrière entre les 60 et 90. Les compositeurs-interprètes phares de cet épisode sont Marcel Khalife, Sheikh Imam, Firqat Al Asheqeen, Georges Kormuz, Sabreen, Mustafa El Kurd. Ils sont libanais, égyptiens et palestiniens, et sont tous liés par les engagements qu’ils ont portés au fil de leur carrière. Des engagements communistes, décoloniaux, parfois féministes, mais tous poétiques. Il est important de plonger dans ces héritages afin de rappeler quels combats nos aînés ont porté et comment est ce qu’on peut s’en inspirer aujourd’hui.
Tracklist:
Sabreen -Khayyal El-Mzaghirtat
Sheikh Imam, Ahmad Fouad Negm - Wahabt Omri Lel Amal
Ahmad Kaabour - Ounadikom
George Qurmuz, Mahmoud Darwish - Sajil Ana Arabi
Al Ashiqeen - Abu Ibrahim
Al Ashiqeen - Ya Deira
Sabreen - Al kan 3ando beyt
Mustafa Al Kurd - Al Ilrahb
Al Asheqeen - Sabra w Shatila
Sources:
Moustafa, S. (2024). A eulogy for Mustafa Al Kurd. Mondoweiss.
https://mondoweiss.net/2024/02/in-a-continuous-return-to-jerusalem-a-eulogy-for-mustafa-al-kurd/
Massad, J. (2003). Liberating Songs : Palestine Put to Music. Journal of Palestine Studies, 32(3), 21‑38.
Boulos, I. (2006). The past and the current in the Palestinian music scene, a personal perspective Diwan: a forum of the arts.
Boulos, I. (2013). Negotiating the Elements: Palestinian Freedom Songs from 1967 to 1987. “Palestinian Music and Song Expression and Resistance since 1900” University of Indiana Press