
La fraude au président. Nous sommes en juillet 2020, en plein déconfinement post-COVID. Sandie est comptable dans une entreprise familiale de 50 personnes. Un avocat l'appelle pour lui annoncer qu'elle va être un maillon essentiel dans une opération de fusion/acquisition confidentielle. Sandie vient d'entrer dans une bulle dont elle ne sortira qu'après avoir viré 520 000€. Une bulle dont elle ne sortira pas indemne.
Toujours le même schéma
Nous l'avons vu dans les précédents épisodes qui parlent de ce sujet (épisodes 2, 3 et 5), la fraude au faux président suit un schéma précis :
Après être entrée dans ce cercle vicieux, il est extrêmement difficile d'en sortir avant qu'il ne soit trop tard.
Forcément, Sandie se sent coupable, nulle, incompétente.
Mais la victime, c'est elle, avant d'être son entreprise. Et plusieurs éléments l'ont exposée au risque qui s'est traduit par cette fraude.
Le premier est lié au contexte économique : en juillet 2020, l'entreprise sortait tout juste du confinement lié à la COVID-19. Les aides gouvernementales, le chômage partiel et les PGE (Prêts Garantis par l'Etat) ont favorisé l'accroissement de la trésorerie de l'entreprise. La perspective que ses dirigeants aient identifié une cible pour une croissance externe est tout à fait plausible.
Le second élément qui a favorisé cette fraude est lié au processus de paiement : Sandie pouvait réaliser des virements seule, sans l'intervention informatique de son dirigeant. Une signature manuelle sur un document papier n'a jamais empêché un virement d'être envoyé à la banque. La preuve.
Le dernier point de fragilité à noter est lié à la relation de Sandie avec son patron. Le dirigeant est plus occupé à gérer ses clients et sa production industrielle qu'à veiller sur sa comptable. Et on peut très bien le comprendre. Mais ce manque flagrant de communication a permis aux fraudeurs d'isoler facilement Sandie de sa hiérarchie. Et là le conseil que vous donne Fabien Pelletier dans son témoignage de l'épisode 2 prend tout son sens.