
Thérèse Legault
''en 1948, c'est ma vie de mère qui m'a amenée à devenir sage-femme. En 1975, je vivais dans une commune des Laurentides. J'attendais ma troisième fille et à la suite d’un accouchement précipité à ma deuxième, j’avais pris la décision d'accoucher à la maison sans aide professionnelle. Cette naissance fût une révélation, tout a été tellement simple et doux. C'est à ce moment que la pensée d'aider d'autres femmes à faire pareil a germé dans mon esprit. Déménagée à Saint Adrien depuis peu, en 79, je reçois un appel d'une amie qui me demande d'aller assister une femme en train d'accoucher. Je décide d'aller aider en attendant qu'ils trouvent quelqu'un de plus compétant. Cet accouchement ne se passe pas exactement comme prévu et même si tout finit bien, j'ai eu très peur. Quand cette femme me retrouve par la suite et m'offre de suivre des cours avec Jeen Glezos, devenue Kirwen, j'accepte non pas pour devenir sage-femme, mais pour devenir mieux outillée en cas d'urgence. Avec tout le groupe qu'elle préside, elle nous fait étudier, acheter des livres. Petit à petit, je reprends confiance. En 82, j'accompagne une jeune amie pour la naissance de son premier bébé chez elle. C'est le début d'une carrière de 25 ans qui me mènera à travailler au Centre de Maternité de l'Estrie. À partir de 95, je porte officiellement le titre de sage-femme et je participe au projet-pilote qui précède la légalisation. J'ai adoré ma vie et ne regrette rien. Les femmes sont souveraines, maîtresses de leur accouchement et de leur corps, c'est le précepte qui a guidé mon travail et ma vie.
Merci de votre attention ♡ ''
Il n’y a pas beaucoup d’occasion dans la vie où nous avons la chance d’être auprès de de femmes aux expériences et transmissions si riches. C’est ce qui me fait vibrer.
Joignez-vous à nous! Car c’est un grand honneur de l’accueillir. Elle a commencé à pratiquer avant la légalisation. Sa formation provenait de nombreuses sources, mais principalement des femmes et des bébés. Elle a participé à la facilitation du processus de légalisation et à la mise en place de programmes de formation des sage-femmes au Québec dans l'espoir d'assurer un accès plus large aux services de sage-femme dans la province. Depuis lors, la profession de sage-femme a connu des hauts et des bas et elle témoigne maintenant.
Nous sommes à la fois reconnaissantes et curieuse. C’est une occasion inédite de venir à la rencontre de Thérèse Legault aux savoirs précieux.
Au micro: Francine Giroux
Invitée: Thérèse Legault