La
période idéale pour observer les oiseaux en pleine migration vers leurs quartiers d’hiver ? Sans hésitation, les
mois d’octobre et de novembre.
C’est à ce moment que de grands voyageurs comme les
grues cendrées quittent les pays nordiques par milliers, fendant le ciel dans un ballet majestueux. Elles traversent
l’Allemagne, l’est de la
Belgique, puis la
Champagne française, formant ce que les ornithologues appellent un
corridor migratoire occidental.
Un
lieu emblématique à ne pas manquer :
👉
Le lac du Der, en Champagne.
Un lac artificiel de 48 km², créé il y a 50 ans pour éviter les crues à Paris, devenu
un havre pour la faune migratrice. Entre fin octobre et fin novembre, les envolées de grues à l’aube y offrent un
spectacle à couper le souffle.
Mais le Der, ce n’est pas que les grues !
On peut y croiser :
- des grives mauvis
- des pinsons du Nord
- des sarcellles d’hiver
- ou encore des limicoles comme le courlis cendré.
Et pour celles et ceux qui restent en Belgique : pas besoin d’aller loin pour s’émerveiller. De
magnifiques observations sont aussi possibles dans les
Hautes Fagnes ou le long de la
Semois.
Le climat change… les routes migratoires aussiLes
changements climatiques influencent directement le comportement des oiseaux migrateurs.
Par exemple :
➡️
De plus en plus de grues cendrées hivernent plus au nord qu’avant.
Là où elles rejoignaient l’Espagne ou le Maroc, certaines se fixent désormais :
- en Aquitaine
- au nord des Pyrénées
- ou même en Lorraine, voire en Allemagne.
Pourquoi ? Parce que les
hivers plus doux permettent à certaines zones
de conserver des ressources alimentaires suffisantes.
C’est aussi le cas
en Europe de l’Est. Les grues venues de Finlande, des Pays Baltes ou de Biélorussie, qui migraient autrefois vers la Méditerranée, s’arrêtent de plus en plus
en Hongrie, où elles trouvent désormais un habitat propice pour passer l’hiver.
Observer, comprendre, protégerCe que nous rappelle Amir, c’est que chaque migration raconte
une histoire d’adaptation.
Les oiseaux ne migrent pas pour le plaisir du voyage : ils le font pour
survivre, trouver
nourriture et abri, pour eux et leur progéniture à venir.
En observant mieux leurs parcours,
nous comprenons aussi ce que la nature nous dit de l’état du monde, et de notre propre impact.