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Ce phénomène s’explique par les énormes écarts de prix entre les États-Unis et la France — ou d’autres pays à régulation des prix pharmaceutiques. Par exemple, une étude du Peterson-KFF Health System Tracker montre que le prix de l’Ozempic aux États-Unis est d’environ 936 USD par mois, alors qu’en France il est proche de 83 USD pour une quantité équivalente.
Autrement dit : le même médicament peut coûter jusqu’à cinq à dix fois moins hors-USA
La différence s’explique par le fonctionnement des systèmes de santé. En France, comme dans la plupart des pays européens, les autorités publiques négocient directement les prix des médicaments avec les laboratoires, imposent des plafonds et remboursent largement les patients via la Sécurité sociale. Aux États-Unis, en revanche, le marché pharmaceutique est beaucoup plus libéral : les laboratoires fixent leurs prix, les assureurs privés négocient des remises, mais les patients se retrouvent souvent à payer des montants très élevés s’ils n’ont pas une couverture complémentaire solide.
Je vous ai parlé de l'Ozempic, mais les différences de prix ne concernent évidemment pas seulement le diabète : de nombreux traitements innovants ou chroniques, comme ceux liés au cancer, aux maladies cardiovasculaires ou à la santé mentale, affichent aussi des écarts considérables.
Dans ce contexte, certains patients américains font leurs calculs. Le coût d’un voyage en France peut sembler élevé, mais il est parfois largement compensé par les économies réalisées sur les médicaments, surtout lorsqu’il s’agit de traitements pris toute l’année. Pour certains, c’est presque devenu une stratégie : allier vacances et ravitaillement médical.
Évidemment, ce contournement n’est pas sans limites. Il faut disposer d’une ordonnance, s’assurer de la légalité du transport des médicaments, et accepter de payer sans remboursement de l’assurance américaine. Mais pour des retraités ou des familles confrontés à des prix prohibitifs, la France apparaît comme une solution pragmatique.
Au fond, ce phénomène illustre deux visions de la santé : d’un côté un système français qui régule et socialise les coûts, de l’autre un système américain qui laisse les prix au marché, avec pour conséquence des écarts qui poussent certains patients à devenir des « touristes pharmaceutiques ».
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