Inna lillah wa inna ilayhi raji’un.

Cet épisode, je ne savais même pas si j’allais le sortir. Parce qu’il touche à quelque chose de profond. À une douleur qu’on garde souvent pour nous. À une peur qu’on connaît trop bien mais qu’on n’ose même plus nommer.

Aboubakar. Un prénom comme tant d’autres dans nos quartiers. Un frère, un ami, un jeune comme toi et moi.

Mais aujourd’hui, on parle de lui au passé. Et pourquoi ? Parce qu’il était musulman ? Parce qu’il avait une certaine apparence ? Parce qu’on vit dans un monde où pratiquer sa religion devient un motif de suspicion ?

On dit que c’est du racisme. D’autres diront que ce n’est pas sûr.

Mais moi je vais être honnête avec vous : je pense qu’on l’a tué parce qu’il était musulman.

Et je sais que je suis pas le seul à le ressentir. Ce malaise qu’on a tous. Ce regard en coin dans la rue. Ce silence quand ça nous concerne. Cette gêne dans les médias quand c’est un nom qui sonne “trop musulman”.

Cet épisode, c’est pas une enquête. C’est pas un débat.

C’est un cri du cœur.

C’est un moment pour parler, pour respirer, pour extérioriser.

Pour dire qu’on a mal.

Pour dire qu’on est fatigués.

Mais c’est aussi un rappel. Un rappel que chaque vie a un sens. Que chaque injustice doit nous réveiller. Que notre foi ne doit jamais s’éteindre, même face à la haine.

À toi Aboubakar, ce modeste hommage.

Qu’Allah t’accorde Son immense miséricorde et fasse de toi un martyr.

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