10/11/2025
Intervenant : Abram de Swaan (Sociologue, professeur émérite à l'Université d'Amsterdam)
Depuis les six années écoulées après la parution de Contre les femmes. La montée d’une haine mondiale, les extrémistes de droite et les fondamentalistes chrétiens se sont imposés aux États-Unis et, dans bien des pays, ils tiennent désormais les rênes du pouvoir ou gagnent sans cesse du terrain dans l’opinion. Ces radicaux, religieux ou politiques, incarnent exactement les courants idéologiques que j’avais désignés dans mon livre comme les adversaires farouches de l’émancipation féminine.
Et pourtant, je terminais cet ouvrage sur une note d’espérance : partout dans le monde, même dans les sociétés les plus réactionnaires, l’éducation des filles n’a cessé de progresser au cours du dernier siècle. Ce que je n’avais pas prévu, en revanche, c’est l’adhésion croissante, au cours de ces dernières années, d’un grand nombre de femmes elles-mêmes aux croyances et idéologies réactionnaires. Le mouvement féministe aurait-il suscité, par contrecoup, une contre-offensive parmi les femmes plus conservatrices, celles dont la vie se concentre avant tout au foyer, et qui se sentent méprisées par la condescendance de certaines féministes envers celles qui « ne font qu’élever leurs enfants et tenir leur maison » — une source pourtant essentielle de fierté pour tant d’entre elles ? Dans le même temps, fondamentalistes et réactionnaires ont infléchi leur discours à l’égard des femmes, mais de façon éminemment ambivalente puisque s’ils disent que la place des femmes est avant tout au foyer, ils n’ excluent pas qu’elles accèdent à des postes de pouvoir, pourvu qu’elles s’emploient à glorifier ce rôle traditionnel de gardiennes du foyer.
Responsables scientifiques : François Bafoil, Sciences Po-CERI/CNRS (UMR 7050) et Paul Zawadzki, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL/UMR 8582).
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10/11/2025
Intervenant : Abram de Swaan (Sociologue, professeur émérite à l'Université d'Amsterdam)
Depuis les six années écoulées après la parution de Contre les femmes. La montée d’une haine mondiale, les extrémistes de droite et les fondamentalistes chrétiens se sont imposés aux États-Unis et, dans bien des pays, ils tiennent désormais les rênes du pouvoir ou gagnent sans cesse du terrain dans l’opinion. Ces radicaux, religieux ou politiques, incarnent exactement les courants idéologiques que j’avais désignés dans mon livre comme les adversaires farouches de l’émancipation féminine.
Et pourtant, je terminais cet ouvrage sur une note d’espérance : partout dans le monde, même dans les sociétés les plus réactionnaires, l’éducation des filles n’a cessé de progresser au cours du dernier siècle. Ce que je n’avais pas prévu, en revanche, c’est l’adhésion croissante, au cours de ces dernières années, d’un grand nombre de femmes elles-mêmes aux croyances et idéologies réactionnaires. Le mouvement féministe aurait-il suscité, par contrecoup, une contre-offensive parmi les femmes plus conservatrices, celles dont la vie se concentre avant tout au foyer, et qui se sentent méprisées par la condescendance de certaines féministes envers celles qui « ne font qu’élever leurs enfants et tenir leur maison » — une source pourtant essentielle de fierté pour tant d’entre elles ? Dans le même temps, fondamentalistes et réactionnaires ont infléchi leur discours à l’égard des femmes, mais de façon éminemment ambivalente puisque s’ils disent que la place des femmes est avant tout au foyer, ils n’ excluent pas qu’elles accèdent à des postes de pouvoir, pourvu qu’elles s’emploient à glorifier ce rôle traditionnel de gardiennes du foyer.
Responsables scientifiques : François Bafoil, Sciences Po-CERI/CNRS (UMR 7050) et Paul Zawadzki, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL/UMR 8582).
Journalisme et migrations – autour de la Charte de Marseille
CERI
55 minutes 29 seconds
5 months ago
Journalisme et migrations – autour de la Charte de Marseille
28/05/2025
Cette 15e table ronde de la série de rencontres publiques “Médias Migrations” est organisée par Sciences Po-Ceri (Projet PACE), l’association Désinfox-Migrations et l'Institut Convergences Migrations.
Face à la montée en puissance des récits polarisés sur les migrations et aux pratiques de désinformation, un collectif de journalistes, de syndicats professionnels et de chercheurs s’est réuni pour penser une couverture médiatique rigoureuse et éthique. De cette mobilisation est née la Charte de Marseille, lancée en avril 2025 lors des Assises du journalisme, avec le soutien de nombreux médias, écoles de journalisme et organisations professionnelles.
Cette séance de notre série de webinaire revient sur les origines, les ambitions et les usages de cette charte déontologique, pensée comme une boussole pour les rédactions face à un sujet à la fois sensible, structurant et politisé. Il sera aussi l’occasion de discuter des liens entre journalisme et recherche, du partenariat entre la charte et le projet de recherche DIMIG et du rôle de l’association desinfox migrations dans la médiation des relations entre journalistes et scientifiques.
Avec la participation de :
Julia Montfort, journaliste et membre du comité éditorial de la Charte,
Tania Racho, juriste, et membre de Désinfox-Migrations,
Hélène Thiollet, chercheuse au CERI – CNRS/Sciences Po, pilote du projet de recherche DIMIG
Raphaël Krafft, journaliste grand reporter
Ce webinaire propose de croiser les expériences de terrain, les exigences professionnelles et les apports des sciences sociales.
Responsable scientifique de l'événement : Hélène Thiollet
CERI
10/11/2025
Intervenant : Abram de Swaan (Sociologue, professeur émérite à l'Université d'Amsterdam)
Depuis les six années écoulées après la parution de Contre les femmes. La montée d’une haine mondiale, les extrémistes de droite et les fondamentalistes chrétiens se sont imposés aux États-Unis et, dans bien des pays, ils tiennent désormais les rênes du pouvoir ou gagnent sans cesse du terrain dans l’opinion. Ces radicaux, religieux ou politiques, incarnent exactement les courants idéologiques que j’avais désignés dans mon livre comme les adversaires farouches de l’émancipation féminine.
Et pourtant, je terminais cet ouvrage sur une note d’espérance : partout dans le monde, même dans les sociétés les plus réactionnaires, l’éducation des filles n’a cessé de progresser au cours du dernier siècle. Ce que je n’avais pas prévu, en revanche, c’est l’adhésion croissante, au cours de ces dernières années, d’un grand nombre de femmes elles-mêmes aux croyances et idéologies réactionnaires. Le mouvement féministe aurait-il suscité, par contrecoup, une contre-offensive parmi les femmes plus conservatrices, celles dont la vie se concentre avant tout au foyer, et qui se sentent méprisées par la condescendance de certaines féministes envers celles qui « ne font qu’élever leurs enfants et tenir leur maison » — une source pourtant essentielle de fierté pour tant d’entre elles ? Dans le même temps, fondamentalistes et réactionnaires ont infléchi leur discours à l’égard des femmes, mais de façon éminemment ambivalente puisque s’ils disent que la place des femmes est avant tout au foyer, ils n’ excluent pas qu’elles accèdent à des postes de pouvoir, pourvu qu’elles s’emploient à glorifier ce rôle traditionnel de gardiennes du foyer.
Responsables scientifiques : François Bafoil, Sciences Po-CERI/CNRS (UMR 7050) et Paul Zawadzki, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL/UMR 8582).