
I.
Il y a des jours où la lumière saigne.
Elle ne brille pas.
Elle lutte.
Dans les ruines suspendues,
où le ciel se plie comme un souvenir,
nous marchons—
non par foi,
mais parce que le sol continue.
II.
Ils nous ont nommés Expédition.
Mais qui part vraiment,
quand le monde entier est déjà perdu ?
Chaque pas est une prière silencieuse
à un dieu que nous avons effacé.
Chaque souffle, un défi
lancé à l’entropie.
III.
Je porte la lumière
comme on porte une tombe—
non pour éclairer,
mais pour se souvenir
de ce qui brûlait autrefois.
Et l’ombre me suit,
fidèle,
comme un frère trop ancien
pour être pardonné.
IV.
Certains disent que le salut est à l’Est,
au-delà du miroir brisé de l’horizon.
D’autres disent qu’il est en nous—
dans le dernier battement du cœur
avant l’oubli.
Moi,
je dis que nous marchons
non pour sauver le monde,
mais pour le saluer
comme on salue un ami mourant.
V.
Quand la dernière lumière tombera,
et que l’obscur dévorera le reste,
souviens-toi—
nous étions là.
Pas glorieux.
Pas invincibles.
Mais debout.
Et parfois,
cela suffit.