Dans cet épisode de Cause Kurde, je reçois Azadî, militant décolonial et collaborateur du média Paroles d’Honneur. Il publie Leçons kurdes, les damnés des montagnes aux éditions La Fabrique, premier livre de la maison consacré à la question kurde.
Nous revenons ensemble sur l’histoire longue du peuple kurde, aujourd’hui le plus grand peuple apatride au monde, dispersé entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. De la promesse brisée du traité de Sèvres à l’effacement organisé après le traité de Lausanne, nous explorons comment les Kurdes ont dû résister à la colonisation, à l’interdiction de leur langue, à la négation de leur culture et de leur histoire.
Azadî convoque Frantz Fanon pour comprendre comment la colonisation travaille les corps, les psychés et les identités : que se passe-t-il quand un peuple est empêché de dire son nom, et même de parler à ses enfants dans sa langue ? Nous abordons également le confédéralisme démocratique et la situation d’Öcalan.
Enfin, nous discutons de la manière dont la lutte kurde est instrumentalisée en France, notamment à travers l’image des « héros contre Daech », qui efface la profondeur historique et révolutionnaire d’un mouvement d’autodétermination vieux de plus d’un siècle.
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Dans l’urgence et face à la violence de la guerre, un mouvement de femmes organisé en non mixité lutte non seulement pour la libération de son peuple, mais aussi pour sa propre émancipation.
🎙 Féminisme kurde, jineolojî et lutte armée : entretien avec Somayeh Rostampour 🎙
Dans cet épisode, la sociologue Somayeh Rostampour revient sur son ouvrage "Femmes en armes, savoirs en révolte - Du militantisme kurde à la Jineolojî"Pensée par et pour des femmes engagées dans un contexte de guerre et de résistance, la Jineolojî propose une critique des féminismes dominants, jugés eurocentrés, institutionnels et déconnectés des réalités locales.
Nous abordons l’évolution du PKK, le rôle d’Öcalan dans la théorisation de la place des femmes, et les quatre grandes phases d'engagement féminin dans la lutte armée. Loin des représentations figées, l’épisode met en lumière les pratiques concrètes de ce féminisme qui refuse souvent de se nommer ainsi, les contradictions internes du mouvement, et les tensions entre émancipation et reproduction des normes genrées. On parle aussi de non-mixité choisie, de l’enseignement de la jineolojî, de l'importance de la culture et de la place des hommes dans cette dynamique de déconstruction de l'homme dominant.
Un échange pour comprendre comment se construit un savoir insurgé, enraciné dans les réalités du Kurdistan, et indissociable d’un combat collectif.
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Le podcast des luttes d’un peuple sans État
Bienvenue dans Cause kurde, le podcast qui donne la parole aux résistances, aux espoirs et aux combats du peuple kurde. Chaque épisode explore une facette de cette cause plurielle : luttes pour les droits, autonomie, justice sociale, écologie et émancipation des femmes, au Kurdistan comme dans la diaspora.
À travers des témoignages, des analyses, des récits historiques et des voix militantes, Cause kurde vous invite à mieux comprendre un peuple souvent oublié dont la culture et les combats franchissent les frontières.
Thèmes abordés : Kurdistan, lutte kurde, droits humains, Rojava, autonomie, féminisme, résistance, géopolitique, diaspora kurde, Turquie, Syrie, Irak, Iran👉 Abonnez-vous pour ne rien manquer des épisodes à venir.
📲 Disponible sur toutes les plateformes d’écoute.
🎧 Dans ce tout premier épisode du podcast Cause kurde, j’ai le plaisir de vous faire découvrir l’association Rien K’Elles, une initiative inspirante portée par et pour des femmes kurdes en France.
Fondée en réponse à un besoin de sororité et de soutien au sein de la communauté franco-kurde, l’association s’est rapidement imposée comme un réseau précieux pour des femmes aux parcours variés : entrepreneuses, étudiantes, mères, militantes… Les adhérentes nous ont partagé leur vision : faire de Rien K’Elles un espace de solidarité, où chacune peut s’entraider, partager ses expériences, et affronter ensemble les défis liés à la double culture, au sexisme, ou encore à l’exil.
Parmi les nombreuses actions mises en place, on retrouve des ateliers sur la gestion du stress, la confiance en soi, ou encore une première initiation à des sujets comme l’intelligence artificielle. À l’été 2024, quelques mois seulement après sa création, Rien K’Elles comptait déjà 70 membres, et envisageait de développer des sections locales pour toucher encore davantage de femmes kurdes à travers la France.
Mais au-delà de l’organisation, cet épisode donne aussi à entendre des paroles rares sur des sujets souvent tabous : la santé des femmes, la sexualité, les violences ou encore le poids des normes. Rien K’Elles crée un espace sûr pour aborder ces questions, en proposant notamment un accompagnement psychologique, et des temps de transmission intergénérationnelle. Le mentorat, le partage d’expériences et le soutien mutuel y sont au cœur de la démarche.
L’émancipation des femmes, rappellent les intervenantes, passe par l’éducation, la parole libérée, la mise en réseau et des outils concrets pour gagner en autonomie. Rien K’Elles n’est pas seulement un réseau : c’est un mouvement de solidarité, un espace en mixité choisie où se construisent des résistances, des savoirs, des trajectoires.
J’espère que cet épisode vous donnera envie de découvrir, soutenir, et relayer le travail de Rien K’Elles – parce que créer des espaces pour les femmes kurdes, c’est déjà faire bouger les lignes.
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